Attention, ca va etre long, prenez 5 minutes!!!

 

Le 07 Décembre 2014 à 04h00 du matin, avachi dans le palais des sport, je m’étais fait cette remarque :

Mais c’est quoi cette merde ? Il faut être fou pour parcourir 45 bornes de nuit dans les chemins.

Plus jamais ça !!

Et puis, je suis allé faire mon Raoul (déjà à l’époque !)

Ce même jour, à 20h00, avachi sur mon canapé, je disais à ma femme : L’année prochaine, je fais le 72 !

Et le Jeudi suivant, à l’entrainement, j’incitai tout le monde à faire comme moi et à inscrire à cette course mythique.

En Mars, j’ai même été dans les premiers à m’inscrire, même avant Marc

Et puis, il a bien fallu se préparer.

Alors on s’est lancé sur le Pilat trail histoire de peaufiner la prépa… cette course de malade où, comme par hasard, j’ai raoulé tripes et boyaux.

Vint ensuite Septembre où Coach Philippe nous présente son programme :

Puuuuttttttain !

13 semaines !

5 entrainements par semaine ! La vache, ça va marner sévère !

Et on démarre…

Tout se passe bien, je note (voir ci-joint) tous les entraînements comme un bon soldat. Je ne veux pas décevoir le coach, il y met du cœur…

Je ne lui dit surtout pas que je fais Lundi, Mardi, Mercredi et Jeudi à la suite, il me tuerait !

J’explique, a ceux qu’ils veulent bien l’entendre, que je préfère faire ainsi car les sorties de Vendredi soir/ Samedi matin sont trop proches à mon gout et peuvent amener la blessure…

Et en plus, cela me permet d’être un peu plus dispo pour ma femme et ma fille qui pestent un peu de me voir passer du temps sur ma voiture de collection et mes entrainements…

Et puis, le drame !

Semaine 42 (mi-parcours) ce putain de mollet droit n’en peut plus. REPOS FORCE.

Ah, merde ! Ma prépa est fichue ! Ma Saintélyon ! Je suis comme un dingue !

J’arrive à avoir une séance chez le kiné (merci Stéphane pour les ordos en urgence…) et celui-ci craint une déchirure (écho plus tard, il s’avérera que ce n’est qu’une grosse contracture)

Il me conseille piscine et vélo.

Ni une ni deux, je sors de chez lui et vais à la piscine nager une heure, le soir même.

Le lendemain, je nage 45 minutes

Le lendemain je roule 3h

Le lendemain je roule 3h10 (je rejoins le groupe à Pélu où ils viennent de faire la galoche, je les envie…)

Yes ! J’ai plus mal ! (je continuerai tout de même le kiné jusqu'à la course, histoire de maintenir mon mollet !)

Et j’arrive à terminer cette prépa dans un état de grâce… Mal nulle part, (outre le mollet, léger), une pêche d’enfer, des sorties encaissées à l’aise, bref, je suis sur un nuage…

On est un groupe tellement soudé…

On part le Samedi matin très tôt trouver les potes…Denis (CLAPINTADE…) qui met les p'tits plats dans les grands à chaque sortie…Merci grandement Denis, t’es une perle !

Et puis arrive le jour de la course.

On s’empiffre chez Saïda où je sors mes grosses conneries habituelles histoire de détendre l’atmosphère…Nathalie se bidonne, mes blagues font mouche !

Philippe vient nous mettre la larme à l’ œil, on ne le montre pas, on ne veut pas passer pour une tafiolle !

Agnès nous monte a Sainté. Merci Agnès

On attend le départ.

On se pose plein de questions sur la ligne de départ. Cyril me réconforte. Dans ce moment magique, où 6500 personnes vont s’élancer dans la nuit pour rejoindre une ville à 72 kilomètres de là…Putain, il faut être con !

Mais que c’est bon ! on a l’impression d’être une star, un chevalier, on est grandiose !

Ça part, on se retrouve vite à 4 avec Thierry, Robin et Christophe.

On ne se cherche pas, (Robin, t’es là ? Oui je suis là…) on fait un groupe. On s’économise dès les premières bosses….ça sera long !

On s’égare sur les ravitos, mais on finit par se retrouver.

Et puis, il y a cette sale sensation de nausées que j’ai depuis le départ qui m’empêche de boire à ma soif, mais bon, je dis rien.

Et puis, ces nausées sont de plus en plus fortes.

Au 40ieme, je suis seul. Je n’ai pas pu suivre le rythme des autres. C’est normal, c’est la course, je ne leur en veux pas. Ils font leur course.

Je sors du ravito (que je ne voulais plus quitter) pour raouler trippes et boyaux (Ah !  la sauce a l’indienne, il nous a couillé le druide !!!)

Ca me libère, je peux enfin repartir.

Mais je paie ma déshydratation. Du 40ieme au 60ieme, putain que c’est dur !

Je m’accroche

Je suis motivé.

Ma femme me dira plus tard : Une copine lui a demandé : Comment il fait si il veut abandonner ? Elle lui répond : David est demeuré, il n’abandonnera pas !

Elle me connait bien, elle m’a vu au Pilat trail…Elle est peut-être même un peu terrorisée de me savoir sur cette épreuve.

D’ailleurs, elle va me le faire payer le matin de la course. J’ai eu droit à mon clash, et je crois que je n’ai pas été le seul…

Arrive le 60ieme. A chaque bosse, je bois des grandes, et rapprochées, gorgées d’eau.

Putain que c’est bon ! j’apprécie enfin ce que je bois. J’ai l’impression que l’eau va directement dans les muscles, je savoure.

Aux aqueducs, je rattrape Chris, il est cuit. Je lui dit qu’on va finir ensemble, mais je le perd…

J’avale mes 10 derniers kilos bien plus vite que les 20 précédents. J’ai la pêche…je vais être Finisher…

Et puis c’est la délivrance.

Je lève les bras au ciel sous l’arche : PUTAIN, JE L’AI FAIT !!!

Je pleure ! Je n’osai l’avouer, mais je suis comme un gosse qui a accompli une rêve, l’émotion me dépasse. On m’avouera plus tard que je ne suis pas le seul à réagir ainsi, ça rassure.

J’ai fini, mais je suis cuit.

Je vous passe les détails de la perf de Glucose (merci les secours)

Je rentre chez moi. Je suis venu, j’ai vu et j’ai vaincu !

 

Merci à tous,

Merci à ma femme et ma fille d’avoir supporté ces absences.

Merci Philippe qui nous a donné les outils pour affronter cette épreuve et la réussir.

Merci aux potes de la p'tite foulée avec qui on a traversé les séances, les sorties, les semaines, les mois, les chemins, les routes.

On ne vit pas toujours de telles émotions, merci a tous !

 

Ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait.

Maintenant, je sais que c’est impossible, je ne referai donc pas.

 

David (dit Vomito)