Denis

Allez, on s’y colle! Ça va être long également.

La complainte d’un raider en détresse

Avant :

Lorsque je suis rentré de vacances, vous aviez déjà commencé l’entrainement depuis 3 semaines. Je me suis dit ; je n’ai pas le niveau et 3 semaines de retard, c’est insurmontable. Comme je devais faire de semi-marathon de Ravenne, je me suis lancé dans l’entrainement du semi et en plus sincèrement, je n’avais pas envie de faire le trajet 5 fois par semaine.

Après le semi, je suis parti sur du foncier en faisant une séance fractionné par semaine mais le temps était cours et la Sainté proche. J’ai fini par faire 2 sorties de plus de 3h au cours de la semaine 48. J’avais l’impression que cela allait.

La course :

Bon on se retrouve chez Saïda, bien sympa avec Philippe qui nous prodigue les derniers conseils. On se motive tous puis départ vers Sainté avec Robin, lui pour sa première moi pour ma dernière. Merci au papa de Robin.

Bientôt le départ, des petites inquiétudes qui me traversent mais je l’ai fait de nombreuse fois, il n’y a pas de raisons que ça n’aille pas.

 

Maintenant c’est parti, on courre tranquille, on regarde la montre et on ralenti, c’est un peu trop rapide par moments; mais qu’est-ce que j’ai chaud ! Je suis déjà tout trempé, le collant compris. Et puis le sac à dos qui bouge sans arrêt, je finis par avoir le tuyau au niveau du nez, il va bien finir par se placer correctement.

 

On arrive à Saint Christo, les jambes sont un peu dures mais j’ai l’impression d’être mieux que l’année dernière; je zappe la salle de ravitaillement et m’alimente un peu plus loin, on continue. Les jambes restent raides mais pas plus, par contre le pied gauche me fais mal au niveau de la voute plantaire à chaque foulée. Je connais, ça va s’ankyloser et je vais finir par l’oublier; que nenni ! Cela devient difficile et l’idée de l’abandon s’immisce dans mon esprit, non il en est hors de question ! on va ralentir, marcher un peu plus . Arrive Saint Catherine et là, je traverse le ravitaillement sans rien voir les lunettes sont embuées. Je sors et me ravitaille, le vent est frais et je ne trouve plus les poches du sac, je rentre dans la salle pour retirer mon sac à dos et m’alimenter correctement; là je ressens la fatigue et le froid, je mets les gants pour la première fois et je suis toujours aussi trempé. Je repars avec une foulée beaucoup plus lourde, on va jusqu’à Saint genoux; on n’a pas idée de passer dans un hameau portant ce nom alors qu’on fait une telle course, c’est un comble ! J’arrive à Saint Genoux et dans la salle je vois le panneau abandon, je le contourne en fermant presque les yeux pour ne pas le voir, je pense à un ami qui est cloué dans un fauteuil roulant et je me dis que pour lui, je n’ai pas le droit d’abandonner. On continue. Je marche plus que je ne courre, marcher là où on courrait l’année dernière me laisse un goût amer. Tant pis, ce n’est pas grave, on laisse sa fierté de côté.

 

Le jour se lève avec le soleil à l’horizon; est-ce qu’il était nécessaire de faire 45 kms à pied pour voir un lever de soleil ? Maintenant mes habits sont secs mais les ayant gardés mouillés assez longtemps, des irritations ont fait le jour. Et le temps qui défile, à cette allure je ne vais pas arriver avant 13h3 /14h. Mais je ne suis pas tout seul, il y en a qui sont arrivés, d’autres qui sont proches de l’arrivée et qui vont devoir m’attendre de longues heures après avoir aussi effectués la course et qui sont fatigués endoloris, peut-être même dégoutés et qui ne pensent qu’à rentrer. Je peux continuer et rallier l’arrivée mais ce sera très tard. A ce moment, l’abandon est devenu une évidence. Soucieux 8h32, fin des hostilités.

A l’arrivée voir les copains est un grand réconfort. Voir arriver Patou au bout d’elle-même montre le dépassement de soi qu’entraine cette course.

Après :

Les journées de dimanche et lundi ont été difficiles; marche du zombie ou du robot, je ne saurais dire. Mais dès mardi, envolées presque complètement les douleurs sauf sous le pied.

Maintenant, je suis soumis à un dilemme : j’avais dit que c’était ma dernière Saintélyon mais je ne peux pas rester sur un abandon, alors je suis obligé de la refaire, peut-être pas l’année prochaine mais il ne faut pas que je tarde, car les années sont là et le temps pas éternel.

Merci à toutes et à tous. Même si le running est un sport individuel, il laisse de grandes émotions collectives !

A demain et continuer bien la récupération.

Respect!

Denis