Après plusieurs hésitations, j'accepte enfin un dossard à peine dix jours avant le départ.
 
Je pars donc un peu "la fleur au fusil" sans vraiment être entraînée pour....mais qu'importe, l'envie est là, et surtout le besoin de la finir sur mes deux jambes et non pas sur une chaise portée par des "sauveteurs".
 
Malgré l'attente des cars pour rallier Soucieu en Jarez la pression n'est pas trop présente, nous sommes un groupe de quatre filles bien décidées à finir ensemble et prendre du plaisir.
 
Nous prenons enfin un car, l'arrivée à Soucieu nous réserve une surprise : la présence de Thierry G et Yvette.
 
Ca y est la ligne de départ, la pression monte, puis, moment solennel, nous rendons hommage aux victimes des attentats du 13 novembre, non pas par une minute de silence, mais par des applaudissements.
 
Go, les premières foulées, dans l'ivresse du départ, portées par la foule, nous parcourons le premier kilomètre. Quelques foulées avec le patineur Gwendal Peizerat et déjà trois kilomètres. Laura, Samia et moi même échangeons notre bonheur d'être là et de vivre ce moment.
 
La température est idéale et la nuit magique.
 
5ème kilomètre, aie, les crampes sont là, sur les chevilles, non, surtout ne pas revivre la stéLyon 2013. Je pense, il faut les contenir, elles ne doivent pas monter dans les mollets...Je suis distancée par Laura et Samia, lors d'un passage dans les bois ; une descente un peu trop raide pour moi et ces maudites crampes qui s'accrochent.
 
Une montée, puis une autre, étrange, on se croirait sur une voie ferrée désaffectée, des cailloux, des traverses, puis le passage du Garon, le frais surprend tout à coup, encore une montée. Le brouillard.
 
Une pensée pour les StéLyonnais du 72km, dur ce passage, comment vont ils réussir à tenir à le coup, eux qui auront déjà parcouru plus de 50 km...Allez Mireille avance, il te reste quelques 13 km.
 
Ravitaillement, je rejoins Laura et Samia, les crampes sont toujours là...je pense abandonner ici, par peur que les crampes n'arrivent aux mollets et aux cuisses.
 
Cathy arrive également, nous repartons finalement toutes les quatre.
 
Je suis lâchée très rapidement par Laura et Samia, elles ne doivent pas m'attendre, je crains de ne pouvoir finir.
 
Le mental prend le dessus, et j'essaie d'oublier ces crampes. J'apprécie même d'être dans ces bois, ces passages de boue, et les cailloux. Quel bonheur de pouvoir courir, d'imaginer le paysage.
 
La montée des Aqueducs de Beaunant approche, je me souviens de sa longueur, je ne lâcherai pas. Zut, plus rien à boire, comment finir sans boire et dans quel état.
 
Enfin un village, une route à traverser, puis, Ste Foy les Lyon et son parc aventure, qui nous réserve son lot de difficultés. Les crampes sont de plus en plus présentes, je dois marcher. Quelqu'un derrière m'appelle, Cathy m'a récupéré, elle m'encourage, j'oublie quelque peu la douleur. J'essai de poser mes pieds de façon différentes, de courir sur les tranches de mes pieds.
 
Hauteur du vieux Lyon...Cathy, les escaliers, ils sont bientôt là...Ca va faire mal. Ne rien lâcher, oublier...Ca c'est fait. Le confluence s'offre à nous et les lumières de Lyon illuminent la Ville. Yeah, Cathy c'est bientôt fini, plus que quelques kilomètres, on termine ensemble, accroches toi !!!.
 
Les berges du Rhône, la remontée le long du fleuve, encore quelques escaliers, le Pont est à portée de mains, euh de pieds. Cathy accroches toi....je me retourne, elle s'éloigne. Les lattes de bois du pont défilent, les photographes sont là. Un panneau 100m, puis 75, puis 50 et l'arrivée sous l'arche sur mes deux jambes. Le bonheur de l'avoir terminée et d'avoir vaincu ses crampes.
Prête pour un autre départ...