Je ne me souviens pas a quel moment je me suis inscrit à la Sainté.

Surement un jour où j’étais en forme, et dans la foulée, même pas peur, je m’inscris aux 36 kms de Desaignes et aux 45 du Pilat. Histoire de me forger un moral de trailer.

S’habituer à la longueur incompressible du temps!
 

Rien ne fut fait pour me rassurer, crampes à Desaignes, terminé en boitant. Le Pilat fut tout autre, sans préparation, mais soucieux de bien finir, j’ai attaqué mon régime très typé betteraves. Et vous connaissez David et Christophe, pas moqueurs pour un sous, se moquant de mes fuites "sanguinolentes" et de mes lêvres ensanglantées! Le final fut une vraie torture, pas de crampe mais une grande fatigue, faisant des efforts de fous pour doubler les randonneurs qui m’encourageaient !
C’était pas gagné la Sainté,


Puis arrive Philippe et son programme que j’ai vaguement survolé, tout me paraissant tellement mathématique avec tous ces chiffres et ces sigles que j’en ai eu le tournis... Je suivrai les copains et on verra bien!
Et bien, on a vu! La mise en forme fut longue et difficile, régulièrement largué lors des longues sorties du we. Je voyais parfois Saïda et Nathalie devant, Patou juste derrière. Ces 3 ont été surprenantes et motivantes, bravo à elles!
J’étais bien dans les fractionnés et a la rue le reste du temps. Mais je me connais bien, je suis resté patient. Je sais que la course et l'entrainement sont très différents.


Je me suis accroché, comme tous, grâce à phiphi et a l'énergie formidable du groupe. Je pense que cela a du manquer a Denis.
Plein de conseils durant ces mois, difficile de faire le tri et le choix adapté. Il faut panacher sa propre expérience avec les nouveautés du moment.


Bravo Saïda pour l’organisation des voitures et la prépa du repas de samedi. J’ai trouvé David très excité tout comme pierre. J’ai préféré rentrer un peu dans ma bulle. Ne pas se disperser! J’ai mis 3 jours pour faire (et défaire) mes sacs!
On monte à Sainté. Agréable, une Nathalie toujours dans les aigües, de francs moments de rigolade.
Arrivés-Fouilles-Regroupement. On se rapproche. Patou est la plus crispée, je me dis qu elle laisse la un peu d’énergie. Pierre tourne comme un Lyon en cage, surprenant. J’attaque ma blédine, ça fait rire, ça me rassure. J’ai tjrs peur de la fringale, ça arrive si vite et c est quasi impossible de s’en remettre.


On se rapproche du départ, ça va mieux, ça nous détend, enfin presque. On se tape dans les mains, on s’embrasse
ON PART! PRUDENT! Nous sommes vite cinq avec Saïda, christ, david, robin. On s interpellaient "t’es la David?" "Oui et toi Thierry» «ok, Saida?" petite voix qui rigole "j’y suis". On a avancé comme ca 3 kms! J’ai eu une petite envie. Je le fait savoir, et s’engage une drôle de conversation : David, titi veut s’arrêter? Qui? Thierry. Ah! Je crie : je m’arrête pas si vous vous arrêtez pas ! Christ. Merde, faut qu’on s’arrête alors? Ouais, bon ok. David et robin' on s’arrête ! Ok! Seule Saïda continue.
On fait notre affaire, je suis le dernier a repartir, pas facile. On se regroupe et on part a la recherche de Saida. Le rythme augmente un peu, on revient sur elle, on la taquine, on est bien


Première bosse, David propose de monter en marche rapide. Je suis surpris de sa sagesse du moment, on suit tous le tempo. C’est ce qu’ on a fait très souvent. On attaque les chemins, Saida se laisse distancer. Le ruban des frontaux est émouvant, c’est apaisant!
Mes jambes sont très dures, surprenant. Je me dit que ça ira surement mieux tout a l heure. Nous restons bien regroupés tous les 4. Premier ravito : crist y est le 1er, on se suit. On se disperse. On se retrouve. On repart. Je suis a l'aise dans les bosses! Ca me surprend. Ste Catherine : même méthode de combattants! Regroupement-dispersion-regroupement. Ah non, manque christ. On est 3 avec David et robin. David retourne dans le barnum. On attend, il ressort, pas de Christophe. Il a du repartir pensant que l’on était devant. On se retrouve dans la nuit, et au bout de 2 kms je dis a robin : tu sais où est David? Non    Et bien devant a 200m, il est parti chercher Christophe! Il fait des efforts qu il risque de payer! Ah bon me répond robin .... Qui me lâche doucement. Je m’interdis d’accélérer et me retrouve seul parmi tant d'autres.


Quelques débuts inexplicables de crampes, je marche, je m’étire. Troisième ravito : vite fait, je ressors, mon sac a la main. Je m’arrête sur le chemin pour bien le remettre et j’entends Robin qui crie" y'a Thierry!!!" Il est avec David et Christophe. On est content de se retrouver à 4.

Arrive plein de bosses, je monte a ma main, marche rapide ou trottinant. Je me retrouve sans mes amis de galère, je sens les crampes pas loin et je dis que si je prends un peu d’avance ça me permettra de récupérer quand ils vont me reprendre.
Avant de partir, chacun énumérait sa méthode. David et Christophe écoutent la musique (deep purple, rolling stone, ...), Marc discute avec les autres trailers. Et toi thierry ? Moi, pas de musique et je parle rarement en courant. Je reste concentré sur mon effort et je  calcule tout le temps pleins de choses stupides!

Alors, en courant je me suis dit que j’allais m’humaniser. Lorsque l'on passe le panneau indiquant #50kms#, je lance : c’est tellement gros comme nombres, que ca semble impossible !!     Silence....     Rien....      Pas un commentaire!
Je penses que je suis peut être mal tombé.

Au panneau des #30kms#, je balance, positif : c'est maintenant qu'il faut accélérer!!  Nouveau silence.... 0 commentaire.         Comme seul.!
Je laisse tomber l'approche vers les autres!!

Les 15 derniers kms furent trés durs, laborieux, parfois des mieux et beaucoup de moins bien. J’ai pensé à mes amis de la tite foulée éparpillés dans cette course mythique et démesurée pour nous,
Merci a tous de ces moments forts, de ces émotions. Pas sûr que je renouvelle ceci quand même. J’aime courir aussi sur st clair les Annonay, boulieu, etc....

Ah oui, j’ai pleuré en arrivant, mais personne ne le sait!

A  très vite